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Photo du rédacteurJean-Michel Bachelet-Gouacide

La Chaleur du Son

On me pose la question de savoir comment appréhender les plugins et comment percevoir la chaleur analogique…

En fait, le sujet est bien plus vaste qu'on ne pense. Car beaucoup parlent d'un son chaud ou chaleureux, sans vraiment savoir le définir, et nous renvoient toujours au son analogique, réputé plus chaud.

Mais en fait c'est quoi un son chaud ? Une petite bosse dans le bas medium ? Une légère distorsion ? Des aigus brillants ? Un poil de souffle ? Des craquements ? L'ajout d'harmoniques (paires ou impaires, ça fait débat ça aussi) ?

Je pense que c'est certainement tout ça à la fois, mais dites moi dans les commentaires ce que vous pensez être un son chaud. En fait c'est un débat qui agite le monde des audiophiles depuis l'arrivée du numérique, et même avant (la bataille tubes contre transistors), et ça ajoute encore au débat de savoir si la hifi doit donner un beau son qui fait plaisir, ou reproduire à la perfection ce qui sort du studio d'enregistrement. Et on en vient à la mode actuelle du vinyle, où l'on fait croire que le son est "meilleur", permettant au marketing de vendre à 10 fois le prix des galettes au mastering déplorable...

Mais je m'égare ; au final on en revient à une rengaine qui traîne depuis 40 ans maintenant (et qui m'agace, pour tout dire) : l'analogique c'est chaud, et le numérique c'est froid.

Alors reprenons.

Pourquoi l'analogique vous paraît chaud : parce qu'on utilise des appareils qui apportent leur couleur au son. Je ne parlerai pas des micros et leurs préamplis car on peut utiliser les mêmes avec le numérique. En revanche, on enregistrait sur des magnétophones dont l'électronique, et la bande elle-même apportait sa couleur. On se servait même de ces défauts (distorsion, souffle) pour colorer le son, l'empâter, le distordre. On pouvait jouer sur les réglages de bias ou préaccentuation, et tout simplement sur le niveau d'enregistrement pour modifier la couleur du son. Et au mixage, on utilisait des machines physiques à composants discrets, ou à tubes, et chacune apportait sa couleur.

L'enregistrement numérique lui n'est pas froid : il est transparent. Il va vous rendre très exactement ce que vous avez enregistré, sans ajouter ni retirer quoi que ce soit. Oui, je sais, les premiers convertisseurs n'étaient pas vraiment au point, et le son etait un peu artificiel. Mais ca s'est arrangé très très vite et pourtant cette réputation de son froid est restée (Ca fait 40 ans maintenant, alors bon...). Alors oui, si vous enregistrez avec un micro neutre, un préampli neutre, qui entre direct en numérique dans votre STAN, vous obtiendrez un son... neutre. D'une pureté absolue, sans couleur, peut-être même sans saveur.... mais c'est là que vous devez intervenir ; c'est là que l'ingé son doit savoir trouver ce qu'il faut pour réchauffer le son, ou pas, d'ailleurs. Tout dépend de ce que veut l'artiste ou le producteur...


Pour ma part, j'utilise le meilleur micro possible, coloré ou pas, mais pour ça je vous renvoie à mes vidéos sur la prise de son et sur l'enregistrement de la voix. En revanche, j'enregistre toujours le son pur, sans artefact. Je mets un peu de compression et une petite reverb pour donner du confort à l'interprète, mais ce sont des plugins, donc le son est enregistré sans effet.

C'est au mixage que ça devient passionnant et qu'on peut expérimenter, choisir, comparer les différences. Par exemple si je choisis un égaliseur neutre comme le Fabfilter ProQ3 qui est quand même un outil formidable, j'obtiens en fait ce que je veux en égalisation, tout en restant neutre, mais si je fais la même chose avec une réinterprétation de Pultec, le résultat sera très différent.

Même directement dans Samplitude, vous avez des plugs "à l'ancienne" dans l'Analog Modeling Suite, comme l'AM Track, un compresseur avec simulation de bande analogique, ou l'AM Phibia, une tranche de console à tubes. Même dans les Essential FX, vous avez l'eFX Tubestage qui vous permet d'ajouter une saturation de tubes pour un bon son "à l'ancienne"...

Alors, comment appréhender un plugin ? Bah en l'essayant, en le comparant, et surtout en vous servant de vos oreilles. Il n'y a pas de recette toute faite : il faut prendre le temps de tester, et garder toujours à l'esprit qu'il est inutile d'avoir une liste de plugins longue comme le bras. Choisissez vos plugs en les écoutant, à commencer par ceux inclus dans Sam, et une fois fait votre choix, votre chaîne de plugs, vous aurez trouvé VOTRE son, celui qu'on demandera pour sa chaleur, pour sa pureté, pour sa couleur.

Voilà c'est tout pour aujourd'hui, on en parle dans les commentaires et sur la page Facebook.



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